Centre antipoison animal - Capae Ouest
Les antifourmis
Les anti-fourmis, sont fréquemment utilisés notamment en période estivale. Les produits disponibles dans le commerce sont à base de substances insecticides très variées. Ils peut s’agir du diméthylarsénate de sodium (cacodylate), ou bien d’insecticides organiques tels que les pyréthrinoïdes (substances ayant généralement pour suffixe ---thrine comme la perméthrine), , les organophosphorés (ex phoxim) , le fipronil, l’imidaclopride, le spinosad, l’abamectine…
La FORME du produit utilisé à une importance majeure dans le risque d’intoxication. Il existe des anti-fourmis sous forme de gel que vous pouvez déposer le long des fenêtres ; sous forme de poudre adaptée pour les terrasses et les abords des maisons ou sous forme de « boîtes » piégeant les fourmis. Les animaux s'intoxiquent majoritairement par ingestion du produit. Le chat par exemple peut lécher le gel ou la poudre que vous avez déposé. Une exposition cutanée est aussi possible lorsque le poil de l'animal est recouvert par la poudre. Dans ce cas, l’animal va lécher son poil et donc absorber le toxique. Dans les « boîtes piège », la quantité d'insecticide est faible, donc le risque d'intoxication est minime, mais les animaux, notamment les chiens, mâchonnent la boîte et s’ils ingèrent des morceaux de plastique, cela peut provoquer des lésions digestives.
En raison de leur usage très répandu et de leur goût parfois sucré, l’ingestion de produits antifourmis est fréquente. Les chiens sont plus touchés que les chats ; chaque année, le CAPAE-Ouest enregistre plusieurs dizaines d’appels à ce sujet et les chiens sont en cause dans plus de 90% des cas. Les animaux ingèrent le produit par curiosité, par jeu ou par appétit.
Le risque d’intoxication est plus marqué dans 2 situations :
1°) l’usage de produits sous forme de poudre, souvent à base de Pyréthrinoïdes. Attention, le chat est particulièrement sensible à la toxicité de ces insecticides. Les troubles apparaissent dans les heures qui suivent le contact et/ou l'ingestion (1 à 6 heures). Ces composés agissent directement sur le système nerveux, en provoquant une modification du comportement de l'animal intoxiqué. L'animal peut-être abattu ou prostré, ou bien au contraire en état d’excitation (mouvements involontaires et désordonnés, tremblements, convulsions). Des vomissements sont également très fréquemment observés.
2°) L’ingestion d’un appât à base d’abamectine lorsque le chien appartient à une race particulièrement sensible à cette famille d’insecticides. Certaines races (colley, border collie, berger australien…) présentent en effet une caractéristique génétique qui les rend plus vulnérables à la toxicité de différents médicaments ou pesticides.
Dans les autres cas, l’ingestion d’un antifourmi est le plus souvent sans conséquences, ou provoque une irritation digestive bénigne à l’origine de vomissements.
Si votre animal a mangé un produit antifourmi, nous vous conseillons donc de contacter votre vétérinaire ou le Centre antipoison, en précisant la composition du produit. Compte-tenu de la variété des insecticides potentiels et de leur concentration, ces informations sont essentielles pour évaluer le risque d’intoxication et la conduite à tenir.
Lors de contact cutané avec le produit, nous vous recommandons cependant toujours de laver votre animal à l'aide d'eau savonneuse.
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